Mathilde Martin Ceramic
" Laisser le temps, la matière et la main guider sa création, telle est la philosophie de Mathilde Martin, céramiste.
Sa discipline s’est imposée à elle au fil du temps. Au départ activité d’enfant, la céramique est devenue au fil des années le lien qui connecte Mathilde à ses émotions. Après des études en histoire, celle qui se destinait à la recherche ou au journalisme se tourne vers la cuisine, par envie de trouver une certaine matérialité dans son travail. Partie à Londres pour poursuivre sa carrière, elle y adjoint la sommellerie, une activité qui lui fait prendre conscience de l’importance de la terre : celle qui nourrit les produits d’exception mais aussi celle qu’elle forme de ses mains.
Depuis 2016, elle se consacre pleinement, simplement, à la céramique. « Être simplement dans la céramique, » dit-elle. Pour exprimer au plus juste cette épure, Mathilde s’est tournée vers le grès de Bourgogne, une matière exigeante qui offre une palette subtile aux nuances délicates.
Les objets de Mathilde sont faits pour trouver leur pleine expression lorsque la lumière vient dialoguer avec eux. Refusant l’idée d’une création figée, elle envisage ses créations comme des objets d’art destinés à vivre. « Je regarde un objet à chaque stade, sous tous les angles. Comme il n’y a pas de couleur, des matières brutes, des émaux naturels, l’impact de la lumière est important. »
Loin d’une démarche productiviste, elle se laisse guider par un univers personnel. Ses inspirations sont connectées au monde qui l’entoure mais ne prennent jamais le pas sur l’instinct. Au-delà des objets ou des expériences, c’est le lien qui l’attire. A l’écoute de la terre entre ses mains, elle sait reconnaître l’influence des saisons, des émotions, sans jamais oublier l’action du four qui peut révéler tout comme détruire une création.
Si elle admire la technicité du tour, voir la trace de la main, du modelage lui importe plus. Ce n’est pas la rigueur de la pratique qui l’attire mais la création d’un objet dont la beauté est intrinsèque. Seule face à sa terre, elle laisse les envies du moment lui offrir un point de départ tandis que son sens de l’harmonie vient modeler la forme finale. "
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Lily Templeton